L’école à Pusignan.

 

 

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Qui a inventé l’école…

 

 

Ce sont les Romains qui, dès le Ier siècle, conçoivent des écoles pour garçons et filles, mais les grandes invasions du Ve siècle y mettent fin. Il faut attendre que Charlemagne, en 789, ordonne l’établissement d’écoles où les enfants apprennent à lire. Dans chaque monastère, chaque évêché, on apprend les psaumes, le chant, la grammaire. On y reçoit aussi un enseignement religieux, visant à lutter contre le paganisme, toujours bien présent dans les populations rurales. De là est née l’image de Charlemagne fondateur de l’école. À sa mort, les guerres et le désordre mettent fin, et pour longtemps, à tout projet éducatif.

 

Dès le Moyen Âge, des prêtres isolés, dans les villages, dans les presbytères, dans des locaux de fortune, donnent pendant l’hiver un enseignement rudimentaire, pendant lequel le latin est lu à même le missel, souvent seul livre du village, tandis que les nobles ont un précepteur.
Au XIIe siècle, la bourgeoisie marchande, alors en plein essor, comprend tout l’intérêt de s’instruire. Des écoles s’ouvrent de nouveau, mais, au milieu du XVesiècle, l’édifice s’écroule, victime de la guerre de Cent Ans (1337-1453) et des ravages de la peste noire.
C’est seulement avec l’invention de l’imprimerie par Gutenberg, en 1440, pour que le livre vienne modifier l’apprentissage du savoir. Alors, réapparaît un véritable réseau d’écoles urbaines, relevant essentiellement d’initiatives privées, et c’est encore l’Église qui est à l’origine de cette renaissance, dans son combat contre la vague protestante qui s’appuie, elle aussi, sur l’enseignement.

En 1720, Jean-Baptiste de la Salle publie un traité sur l’école élémentaire : pour la première fois, un pédagogue décrit ce que doit être une maison d’école. Parallèlement, dans les campagnes, la méfiance prévaut toujours, face à un enseignement qu’on estime coûteux et peu utile. Des instituteurs itinérants, salariés agricoles l’été, louent çà et là leur service pédagogique et leur maigre savoir. Et si la nécessité de l’école est admise, elle s’adapte avant tout aux saisons, aux travaux des champs qui ont besoin de bras : il faut travailler pour vivre… Autrefois, dans les campagnes, les enfants allaient peu à l’école et, pendant des siècles, ce sont les traditions orales qui conservent la mémoire. Avant 1789, le taux d’alphabétisation reste faible.

La Révolution Française supprime les Congrégations Religieuses (loi du 18 août 1792), remplaçant le clerc, « maistre d’escholle », par le corps des instituteurs (loi du 12 décembre 1792) dont l’objet est d’ouvrir l’enseignement primaire à tous, comme en témoigne la création du Ministère de l’Instruction Publique. C’est Condorcet qui en pose les grands principes : neutralité religieuse, une école par canton, gratuité des écoles placées sous l’autorité des pères de famille et des maîtres, dont la formation est assurée par l’État. Désormais, ce sont les communes qui ont la charge d’organiser le fonctionnement des écoles primaires publiques.

Sous la Restauration (1814-1830), l’école primaire connait un retour vers la religion, le respect des lois, l’amour du souverain, et rencontre un tel succès qu’il y a pénurie de maîtres. Louis XVIII crée un Comité cantonal chargé de la surveillance des écoles (loi du 21 février 1816) : les communes doivent veiller à ce que les enfants reçoivent l’Instruction primaire, et cela gratuitement pour les indigents.

En 1833, François Guizot, Ministre de l’Instruction Publique de 1832 à 1837, donne une véritable impulsion à l’école. Il est tenu comme le fondateur de l’École moderne. Face à l’état d’insalubrité et de pauvreté des maisons d’école, il rénove largement l’instruction primaire publique (loi Guizot de 1833). Les écoles sont alors souvent des locaux de fortune ou la classe se fait dans le logement même de l’instituteur, sans le moindre mobilier scolaire. Les communes de plus de 500 habitants sont tenues d’avoir une école de garçons. Le calcul devient obligatoire ; les écoles normales sont créées ; et sous son impulsion, le nombre d’écoles augmente de façon considérable.
En 1850, les instituteurs sont nommés par les responsables des communes et doivent transmettre la morale et l’instruction religieuse. Les garçons et les filles – quand elles sont scolarisées – sont séparés par une barrière.

À la veille de la IIIe République, l’instruction primaire demeure mal répartie. Le système éducatif est revu de fond en comble et l’éducation déclarée prioritaire. La réforme prendra 10 ans, marquée par la forte personnalité de Jules Ferry, alors Ministre de l’Instruction Publique.
• 1881 : Vote de la loi établissant la gratuité de l’enseignement primaire laïque.
• 1882 : Vote de la loi établissant la laïcité et l’école obligatoire de 6 à 14 ans.

Savoir lire, écrire, compter devient une priorité. La IIIe République veut réussir la mise en application d’une éducation généralisée du peuple. En témoigne l’effort financier considérable pour doter toutes les écoles de la République de manuels de lecture. Toutes les communes ont une école primaire élémentaire. Pour les enfants d’ouvriers et d’agriculteurs qui accèdent désormais à l’éducation, c’est un véritable ascenseur social. Mais jusque dans les années 1930, peu d’élèves réussissent à terminer leur cycle normal d’études primaires et à obtenir leur Certificat d’Études.

Sous la Ve République, l’école subit de nouveau une profonde transformation. La scolarité obligatoire passe alors de 14 ans à 16 ans. En 1962, sont créées les écoles mixtes à plusieurs classes et un an plus tard les CES (collège d’enseignement secondaire). Enfin, en 1963, l’Éducation Nationale met en place la carte scolaire, pour le 1er cycle, système obligeant les élèves de l’école publique à suivre l’enseignement dispensé par le collège le plus proche de leur domicile.